Mettre l’usine sur les rails de la compétitivité grâce à un dialogue social efficace, avec l’exemple de l’usine de pneumatiques Dunlop Goodyear installée à Amiens depuis 1958.
Dans cette interview exclusive, Pierre-Jean Eraud, Manufacturing Director Dunlop Goodyear à Amiens nous livre sa vision des caractéristiques de son site des Hauts-de-France.
Comment expliquez-vous votre climat social favorable ?
« Cela s’explique par des facteurs historiques : le marché est très concurrentiel. Et la main d’œuvre est presque l’essentiel des coûts de revient. La concurrence nationale, européenne et mondiale est forte. Il faut donc trouver la bonne organisation de travail pour rester productif. Le territoire a connu de grandes mutations industrielles, des pertes d’emplois comme de nouvelles implantations d’activité : cela permet d’avoir une culture de l’acceptation, du changement. J’ai le sentiment que les salariés sont ainsi plus ouverts dans les Hauts-de-France, à des transformations conséquentes. Pour un industriel, c’est intéressant. Nous travaillons avec des Hommes, mais nous avons la possibilité de modifier des organisations, des technologies. Ce qui se passe chez nous, c’est aussi ce qui se passe chez Renault à Maubeuge. L’entreprise a vécu les mêmes problématiques et les mêmes transformations, dans un contexte où le tissu social accepte le changement. »
Quels sont les facteurs qui expliquent le maintien de votre activité dans les Hauts-de-France ?
« La principale raison du maintien de l’usine est le bon positionnement de notre production : nous avons trouvé un équilibre entre un taux horaire élevé et la productivité de l’usine. Nous restons ainsi dans la tranche admise par le groupe sur l’Europe. Nous avons le même coût de revient que les usines basées en Turquie ou dans les pays de l’Est.»