Pour mener à bien la réindustrialisation d’un territoire, il est indispensable de créer des écosystèmes solides.
La France souffre d’un manque de coopération sur les compétences, la recherche, la demande…
Toutes les parties prenantes du monde socio-économique (acteurs académiques, filières, startups, institutionnels et industriels) doivent s’unir et se concerter pour des actions communes.
« La France souffre d’un déficit de coopération. Elle peut se faire sur du co-investissement, du partage d’innovation, de compétences mais également sur la question de la demande » Anaïs Voy Gillis
Les pouvoirs publics ont notamment un rôle primordial dans la convergence des intérêts du territoire, l’accompagnement financier et à la formation des salariés.
L’exemple de Dunkerque et ArcelorMittal, duo gagnant pour la transition énergétique ayant pris la parole lors cette première partie de l’Investor Day 3
ArcelorMittal est implanté à Dunkerque et représente 400 emplois directs et 200 indirects.
Producteur d’acier fonctionnant encore à l’énergie fossile (charbon), le site est par la nature de son activité un gros producteur de CO2.
Son enjeu : trouver comment produire autant d’acier de façon neutre en carbone.
« Notre feuille de route doit relever le défi de produire autant d’acier mais en étant neutre en carbone le plus rapidement possible. C’est un enjeu environnemental mais également de compétitivité. »
Thierry Flament, Directeur du site ArcelorMittal de Dunkerque
De l’autre côté, Dunkerque représente à elle seule 21 % des émissions industrielles de France.
La Communauté urbaine (CUD) a annoncé l’objectif ambitieux d’atteindre -35 % d’émission de gaz à effets de serre en 2035 et la neutralité carbone à horizon 2050.
Un défi qui nécessite une étroite collaboration avec l’ensemble des industriels et du tissu de PME / PMI présents sur son sol afin de faire converger les enjeux publics privés.
« Notre stratégie de décarbonation est très ambitieuse avec un objectif de neutralité carbone à l’horizon 2050. Nous travaillons à l’aménagement du territoire pour assurer l’accueil et le développement des entreprises. Nous portons plus de 20 grands projets représentant 36Mds € d’investissements sur les 10 prochaines années. »
Rafaël Ponce, DGA de la Communauté urbaine de Dunkerque
Nait alors le Collectif CO2, dont Thierry Flament, Directeur du site ArcelorMittal de Dunkerque est membre.
L’objectif de décarbonation du site d’ArcelorMittal rejoint celui de la CUD.
Pour réaliser sa transformation industrielle, Arcelor a besoin d’un soutien public fort.
Sur les 1,7 milliards, ce dernier est estimé à 850 millions € environ.
Les liens historiques entre l’industriel et les collectivités permettent également le développement d’une logique de co-construction sur les aspects formation des talents (mise en place d’un pact éducatif), innovation, planification des ressources…
Des dynamiques et synergies territoriales bénéfiques pour les industriels mais également pour les territoires dans la mesure où elles permettent de favoriser son attractivité industrielle.
« A Dunkerque, la circularité, nous la pratiquons depuis une 40aine d’années. Les synergies que nous pouvons avoir avec les pouvoirs publics et les autres industriels rebouclent sur ces sujets et nous permettent de partager des investissements et des solutions communes. » Thierry Flament
« Cette feuille de route commune représente un très gros travail. Le GIP Euraénergie fait le lien entre le tissu économique et les collectivités pour accélérer cette transformation. » Rafaël Ponce