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AccueilNos actualitésOù en est la réindustrialisation en France ?

Où en est la réindustrialisation

en France ?

Les sujets industriels n’ont jamais tant été au cœur des préoccupations. La crise Covid et la guerre en Ukraine nous ont montré les limites d’un modèle économique basé sur une hyper-dépendance en termes de ressources et d’approvisionnement. Elles ont révélé l’importance pour l’industrie française d’asseoir sa souveraineté sur les procédés amont et aval de la production.
Date de publication Publié le 16.10.2023
Nord France Invest

Depuis 2017, l’Hexagone recréé des usines et des emplois industriels.

Mais où en est réellement la France aujourd’hui ? Quels sont les enjeux de la réindustrialisation et quels leviers actionner pour rendre à la France sa noblesse manufacturière ?

Autant de questions analysées par Anas Voy Gillis, chercheuse associée à l’IAE de Poitiers et spécialiste de la réindustrialisation, en ouverture de l’Investor Day 2023.

Et débattues par l’ensemble des intervenants au fil de la matinée.

Réindustrialisation de la France :
entre optimisme et prudence

 Les racines de la désindustrialisation de la France sont profondes.

La part de l’industrie manufacturière est passée de 30 % du PIB en 1950 à 10,5 % aujourd’hui (OCDE).

Bien que la tendance à la création d’usines depuis 2017 soit redevenue positive et engendre naturellement de l’optimisme, la situation reste fragile.

« En matière de réindustrialisation, il faut être optimiste mais prudent. La France n’est pas la seule à avoir la volonté d’augmenter la part de l’industrie dans son PIB. » Anaïs Voy Gillis

La désindustrialisation de la France a eu comme effet indirect la diminution de l’offre de formation et par conséquent le manque de main d’œuvre qualifiée, pénalisant cruellement les industriels d’aujourd’hui.

« Le poids de l’industrie manufacturière en France est de 10,4 % du PIB selon les données de l’OCDE, l’équivalent de celui de la Grèce pour une moyenne européenne de 16,5 %. Alors qu’en 1990 la France était à 18 % de PIB ».

De plus, l’Hexagone n’est pas seul à embrasser cette dynamique d’investissement.

La compétition mondiale autour du renforcement des chaînes de production est féroce et ne fera pas que des gagnants.

Pour sortir son épingle du jeu, le pays devra faire preuve d’une approche systémique.

En effet, la réindustrialisation n’est pas qu’une histoire d’usines.

Beaucoup d’actions sont à mettre en marche simultanément : la disponibilité des ressources (eau, énergie), le logement, les compétences, l’aménagement…

La France part néanmoins avec un sérieux avantage : son histoire industrielle très forte, notamment en Hauts-de-France où cette culture fait partie de son ADN.

Pour rappel, la région Hauts-de-France se classe comme 2e région d’accueil des investissements industriel de France et d’Europe au dernier baromètre d’attractivité du cabinet EY.

L’industrie,
tout une image à reconstruire

Ouvrir de nouvelles usines n’est pas tout.

L’industrie essuie les affres d’une image vieillissante et d’un travail pénible.

« Avec la désindustrialisation on a produit des images sur l’industrie extrêmement négatives, qui est devenue un emblème de relégation sociale. »

Elle ne séduit plus.

Comment donner envie de se former et recruter des talents dans ces conditions ?

« Comment attirer des jeunes talents qui maîtrisent déjà chat GPT alors que l’âge moyen du parc machine français dans l’industrie est de 19 ans ? Le digital aide à rendre l’industrie d’avantage attractive. »
Max Blanchet, Senior Managing Director d’Accenture Stratégie – Responsable de l’industrie 4.0 pour l’Europe

Le renouveau de l’industrie en France doit passer par un changement radical d’image.

Exit l’idée de l’usine composée uniquement d’hommes, travaillant dans des conditions difficiles sur des machines obsolètes.

Il faut reconstruire et créer un nouveau mythe de l’industrie qui dépasse les frontières des usines.

« Il faut que l’on montre ce qu’est vraiment l’industrie, que l’on casse les images d’Epinal. Oui il y a des industries qui répondent à ces clichés. Mais l’industrie est diffuse et chacun passe régulièrement à côté d’u site industriel sans s’en rendre compte et savoir ce qu’il s’y passe. »

Un seul objectif : séduire, redonner envie aux français, et notamment aux plus jeunes de s’y intéresser.

Il est donc crucial de communiquer sur la transformation de l’industrie, sa digitalisation, ouvrant la porte à de nouveaux métiers et missions à forte valeur ajoutée en phase avec les attentes et compétences des jeunes générations.

« Il faut montrer aux jeunes que l’industrie est intéressante, recréer de l’appétence pour le secteur.
Leur montrer que le job peut être passionnant et permettre une vraie participation à l’avenir du monde. » Vincent Mégret, Directeur Général de SKF

« L’un des premiers freins à la réindustrialisation pourrait être tout simplement l’indisponibilité de compétences » Anaïs Voy Gillis

Les 4 enjeux
de la réindustrialisation

« Les défis pour l’industrie sont nombreux et doivent être relevés en parallèle des enjeux de réindustrialisation »

Pour Anaïs Voy-Gillis, la réindustrialisation dépasse les frontières des usines et se base sur 4 enjeux fondamentaux :

1. La modernisation de l’outil de production

L’industrie 4.0 est en marche.

Il est aujourd’hui indispensable d’investir dans son outil de production, afin d’améliorer la productivité et de s’adapter aux évolutions de la demande.

Cela passe notamment par la robotisation et l’automatisation des usines.

Tous les pays fortement industrialisés ont une forte robotisation. Ce n’est pas une question de coût du travail, mais un enjeu de compétitivité.

« Tous les pays fortement industrialisés ont un taux de robotisation très important. De plus, un tiers des robots installés en France sont en fin de vie, donc obsolètes. » Fabien Laleuf, Directeur Général France d’ABB

L’automobile, un exemple d’opportunité de conversion à double tranchant en Hauts-de-France

Le poids de l’industrie automobile en région est prégnant.

30 % des véhicules produits au national proviennent des Hauts-de-France.

Le développement de la mobilité électrique représente une véritable opportunité pour le secteur.

La conversion est en marche avec, notamment, l’implantation des gigafactories et les investissements majeurs des constructeurs historiques.

Mais le tissu de sous-traitants est encore très dépendant de la production de véhicules thermiques.

Cela soulève le besoin crucial d’investir pour la modernisation des outils de production de tout un écosystème, afin de conquérir ces nouveaux marchés.

🔎 En savoir plus sur le marché du véhicule électrique France

Il est urgent pour nos entreprises d’entreprendre leur transformation digitale dès maintenant au risque d’être dépassées dans 5 ans.

« Le développement de l’industrie 4.0 est une opportunité unique de concilier pleinement la technologie et la transition écologique, au service de la création d’emplois plus qualifiés et de l’amélioration de la compétitivité des entreprises. » Fabien Laleuf, Directeur Général France d’ABB

2. La décarbonation de l’industrie

« On ne peut pas limiter la question environnementale au seul sujet de la décarbonation. C’est un sujet énorme qui va déjà demander beaucoup d’investissements mais malheureusement ce n’est pas le seul. »

La décarbonation est désormais au cœur des modèles de développement des entreprises.

Néanmoins, les autres aspects environnementaux ne doivent cependant pas être négligés :

  • Gestion ressources en eau
  • Préservation de la biodiversité
  • Pollution aux microplastiques

Ce qui induit des questions beaucoup plus vastes comme le choix des matière premières et des fournisseurs (impactant le scope 3) la durée de vie du produit, le recyclage…

« Cette adaptation, nécessaire, est également une opportunité significative en termes d’innovation. »
Anaïs Voy Gillis

« La transition écologique est un défi primordial pour les entreprises. SKF essaie de contribuer à cette transition pour proposer à ses clients les solutions les plus neutres et efficaces possibles. Il faut pour cela penser à l’écoconception, sur l’ensemble du cycle de vie du produit.
Pour les roulements aéronautiques produits à Valenciennes, nous travaillons sur divers aspects comme le poids et la vitesse, la matière, l’allongement des intervalles de maintenance, le reconditionnement… » Vincent Mégret, Directeur Général de SKF France

3. La coopération entre les acteurs publics et privés

Pour mener à bien la réindustrialisation d’un territoire, il est indispensable de créer des écosystèmes solides.

La France souffre d’un manque de coopération sur les compétences, la recherche, la demande…

Toutes les parties prenantes du monde socio-économique (acteurs académiques, filières, startups, institutionnels et industriels) doivent s’unir et se concerter pour des actions communes.

« La France souffre d’un déficit de coopération. Elle peut se faire sur du co-investissement, du partage d’innovation, de compétences mais également sur la question de la demande » Anaïs Voy Gillis

Les pouvoirs publics ont notamment un rôle primordial dans la convergence des intérêts du territoire, l’accompagnement financier et à la formation des salariés.

L’exemple de Dunkerque et ArcelorMittal, duo gagnant pour la transition énergétique ayant pris la parole lors cette première partie de l’Investor Day 3

ArcelorMittal est implanté à Dunkerque et représente 400 emplois directs et 200 indirects.

Producteur d’acier fonctionnant encore à l’énergie fossile (charbon), le site est par la nature de son activité un gros producteur de CO2.

Son enjeu : trouver comment produire autant d’acier de façon neutre en carbone.

« Notre feuille de route doit relever le défi de produire autant d’acier mais en étant neutre en carbone le plus rapidement possible. C’est un enjeu environnemental mais également de compétitivité. »
Thierry Flament, Directeur du site ArcelorMittal de Dunkerque

De l’autre côté, Dunkerque représente à elle seule 21 % des émissions industrielles de France.

La Communauté urbaine (CUD) a annoncé l’objectif ambitieux d’atteindre -35 % d’émission de gaz à effets de serre en 2035 et la neutralité carbone à horizon 2050.

Un défi qui nécessite une étroite collaboration avec l’ensemble des industriels et du tissu de PME / PMI présents sur son sol afin de faire converger les enjeux publics privés.

« Notre stratégie de décarbonation est très ambitieuse avec un objectif de neutralité carbone à l’horizon 2050. Nous travaillons à l’aménagement du territoire pour assurer l’accueil et le développement des entreprises. Nous portons plus de 20 grands projets représentant 36Mds € d’investissements sur les 10 prochaines années. »
Rafaël Ponce, DGA de la Communauté urbaine de Dunkerque

Nait alors le Collectif CO2, dont Thierry Flament, Directeur du site ArcelorMittal de Dunkerque est membre.

L’objectif de décarbonation du site d’ArcelorMittal rejoint celui de la CUD.

Pour réaliser sa transformation industrielle, Arcelor a besoin d’un soutien public fort.

Sur les 1,7 milliards, ce dernier est estimé à 850 millions € environ.

Les liens historiques entre l’industriel et les collectivités permettent également le développement d’une logique de co-construction sur les aspects formation des talents (mise en place d’un pact éducatif), innovation, planification des ressources…

Des dynamiques et synergies territoriales bénéfiques pour les industriels mais également pour les territoires dans la mesure où elles permettent de favoriser son attractivité industrielle.

« A Dunkerque, la circularité, nous la pratiquons depuis une 40aine d’années. Les synergies que nous pouvons avoir avec les pouvoirs publics et les autres industriels rebouclent sur ces sujets et nous permettent de partager des investissements et des solutions communes. » Thierry Flament

« Cette feuille de route commune représente un très gros travail. Le GIP Euraénergie fait le lien entre le tissu économique et les collectivités pour accélérer cette transformation. » Rafaël Ponce

4. La création d’une vraie politique d’achat

Le dernier levier de la réindustrialisation du territoire passe par la création d’un cercle vertueux d’achat, permettant l’augmentation de la demande et donc, de la production nationale.

« Il n’y aura pas de réindustrialisation pérenne s’il n’y a personne pour acheter des produits français. » Anaïs Voy Gillis

Il faut rééquilibrer la balance commerciale en vue :

d’augmenter la production française
et par conséquent de réduire le déficit commercial du pays

Un enjeu qui peut se base sur 4 piliers :

La commande publique
L’export
Le consommateur final« Sur ce dernier point, le pouvoir d’achat est souvent mis en avant. Or, sur des produits fabriqués en France, vous êtes parfois à gamme de prix égale à des produits importés d’Asie. Si je compare un jean 1083 avec un jean Levi’s, je suis sur la même gamme de produit et de prix. Or, le premier est fabriqué en France, induisant de la fiscalité et de la consommation sur le territoire français, le second à l’autre bout du monde avec le bilan environnemental qui va avec. »
Les industriels « Comment les entreprises industrielles travaillent leur politique d’achat pour essayer de s’approvisionner auprès d’acteurs locaux ou nationaux. »

A l’échelle des entreprises, cela signifie la fin d’une logique de prix.

Et donc l’introduction d’un raisonnement à l’échelle de l’écosystème ou du territoire.

L’objectif étant de ramener de nouveaux volumes de production aux industriels locaux.

Ces derniers seront alors en mesure de produire plus, de gagner plus et in fine d’investir dans de nouveaux sites ou d’étendre leurs sites existants.

Les régions sont le bon levier pour créer cette dynamique d’écosystème car elles sont capables de dessiner une feuille de route territoriale.

« A partir du moment où tout le monde décide de jouer dans le même sens, il faut le faire de façon collective. Sans ce choix du collectif, la réindustrialisation restera un veux pieux. »

Vous avez un projet de développement en Hauts-de-France ?

La réindustrialisation est bien en cours en France.

Enormément de choses sont à mettre en marche autour des usines pour s’assurer qu’elle devienne une réalité : disponibilité des ressources, énergie, logement, compétences…

La réindustrialisation doit être systémique et impliquer toutes les parties prenantes, du territoire au consommateur final.

« Elle sera complexe, longue et coûteuse. Mais c’est se donner les moyens de notre indépendance, de soutenir notre modèle social. C’est se donner les moyens et les donner aux générations futures de pouvoir construire le pays auquel elles aspirent en préservant leurs valeurs et le modèle auquel on est tous attachés. » Anais Voy Gillis

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