À qui s’adressent les services de Nord France Invest ?
4 cas de figure :
Entreprises étrangères tous secteurs confondus souhaitant se développer en Hauts-de-France
Entreprises françaises n’ayant pas de site en Hauts-de-France
Entreprises des Hauts-de-France ayant un enjeu de transmission
Entreprises des Hauts-de-France détenues par des capitaux étrangers ayant un projet de développement
Nos services ne s’adressent pas aux :
Auto-entrepreneurs français ou internationaux
Entreprises françaises souhaitant exporter
Entreprises internationales cherchant uniquement des réseaux de distribution
Pourquoi faire appel à Nord France Invest ?
Nord France Invest vous fait bénéficier d’un accompagnement totalement personnalisé, gratuit et entièrement confidentiel. L’agence centralise pour vous toutes les informations nécessaires à l’évaluation de votre projet. Nous facilitons votre recherche de locaux, de partenaires ou de terrains. Nous organisons vos visites sur site. Nous accélérons votre mise en réseau avec vos futurs partenaires régionaux. Retrouvez les services détaillés de l’agence sur cette page.
Quels sont les projets sur lesquels nous pouvons vous accompagner ?
L’agence accompagne les projets d’investissement créateurs d’emplois. La nature des projets varie selon 3 cas principaux :
Les projets de création
Les projets d’extension de sites présents en région
Les projets de reprise d’entreprises régionales par des sociétés internationales
Les services de Nord France Invest ne s’adressent pas aux investissements capitalistiques.
La technologie ne cesse d’évoluer et de plus en plus rapidement.
En 30 ans, le monde a connu l’adoption massive des ordinateurs (années 90), la diffusion de l’Internet (2005 : 1 Mrd utilisateurs, 2020 : plus de la moitié de la population mondiale utilise internet) et l’arrivée des smartphones (2007 lancement du premier iPhone).
En 2011, la notion d’industrie 4.0 a fait son entrée dans le monde industriel.
Publié le 31.10.2023
L’industrie 4.0 désigne une nouvelle génération d’usines interconnectées, dans lesquelles humains et machines travaillent en complémentarité.
Capteurs, robotique, logiciels métier ou d’optimisation, solutions cloud… Cette 4e révolution industrielle est un vrai défi auquel doivent faire face les entreprises.
« L’automatisation va au-delà des simples robots. Nous allons vers une plus grande autonomie des opérations. Les flux s’automatisent, des logiciels automatisent des tâches comme la planification… » Max Blanchet, Senior Managing Director d’Accenture Strategy – Responsable de l’industrie 4.0 pour l’Europe
Mais où en est la digitalisation des entreprises françaises ? Quels sont ses enjeux et opportunités ? Et qu’en est-il de l’intelligence artificielle, sujet brûlant de ces derniers mois ?
3 questions qui étaient au cœur des échanges de de l’Investor Day 3, le 10 octobre dernier.
Et auxquelles ont accepté de répondre Philippe Limantour (Microsoft), Akim Oural, Ex-Président d’Open Data France, Max Blanchet (Accenture Strategy, Fabien Laleuf (ABB) et Olivier Gibaru (Buawei).
État des lieux de la digitalisation de l’industrie en France
Pendant plusieurs années, la France a souffert d’une forte désindustrialisation.
Suite aux sous investissements chroniques dont il a souffert, l’outil de production national est aujourd’hui vieillissant.
Cela se traduit par :
L’obsolescence d’un tiers du parc industriel français
Un taux de robotisation très faible de notre industrie de l’ordre de 163 robots pour 10 000 emplois
Or, les pays très industrialisés ont généralement un taux de robotisation important.
C’est par exemple le cas de la Corée, champion en la matière, qui compte 1 000 robots pour 10 000 emplois ou de la Chine pour qui ce chiffre monte à 322, malgré une main d’œuvre abondante et ultra compétitive.
A l’échelle européenne l’Allemagne compte 397 robots, la Suède 321 ou et la Suisse 240.
Un recul qui reflète également l’image négative dont souffre la robotisation en France.
« La France a toujours eu un problème avec la robotisation. Ici, nous pensons qu’un robot détruit l’emploi. Or, nous sommes passés à côté de l’idée de la compétitivité. La robotisation n’est pas un enjeu de coût du travail ni de disponibilité du personnel. C’est un enjeu de compétitivité ». Fabien Laleuf, Directeur Général France d’ABB
In fine, le pays n’en est qu’à 48 % de maturité en termes de transformation digitale de ses entreprises.
L’Hexagone est en retard et a du mal à le rattraper.
Or, l’industrie 4.0 avance et le chemin à parcourir reste long.
Le virage du numérique est crucial pour la survie des entreprises. Et il doit se faire maintenant.
Car l’écart se creuse entre les entreprises qui embrassent le digital et boostent leur compétitivité.
Et les autres qui risquent, à terme, de sortir du marché.
« Il y a une polarisation entre les entreprises qui se lancent dans l’IA, qui sont en avance et celles qui ne le font pas vraiment. Et dans 5 ans, il y aura un énorme clivage sur le marché » Max Blanchet, Accenture
Qu’en est-il de la digitalisation en Hauts-de-France ?
Le taux d’industrialisation des Hauts-de-France, de 15 %, est supérieur à celui du pays qui se situe autour de 10-12 %.
Ce qui représente une vraie opportunité de développement pour les entreprises de la région.
En ce qui concerne la robotisation, ABB dénombre 2 700 robots sur le territoire, dont 60 % dans le secteur automobile, le reste étant principalement réparti sur de la fin de chaîne agro-alimentaire et en logistique.
Des chiffres qui reflètent les investissements massifs des constructeurs automobiles régionaux et l’arrivée des acteurs de la mobilité électrique.
Enjeux et opportunités de la digitalisation pour l’industrie
La digitalisation, une transformation profonde de l’entreprise
La digitalisation des entreprises est complexe.
Elle implique de repenser entièrement son fonctionnement : modèle économique, métiers, culture d’entreprise, process…
Certaines entreprises mettent en place des outils, sans pour autant réussir à passer le cap d’un vrai déploiement.
« Les entreprises ont fait beaucoup d’expérimentations et butent aujourd’hui sur la montée à l’échelle. C’est à dire le déploiement du digital sur l’ensemble de l’entreprise. C’est une tâche beaucoup plus complexe qui nécessite des investissements, des données de qualité, bien structurées, une maturité que peu d’entreprises ont aujourd’hui. » Max Blanchet, Accenture
Or, c’est ce cap qui permettra à l’entreprise de bénéficier de tous les bienfaits de cette transition et de générer un retour sur investissement positif.
Pour cela, l’entreprise a besoin d’une stratégie claire, axée autour de 4 grands piliers :
Ses processus : la digitalisation implique d’adapter les workflows, les méthodes de travail et process parfois historiques des équipes, d’un bout à l’autre de la chaîne de production.
Son modèle économique : l’implémentation d’objets connectés lors de la production permet à l’entreprise de collecter de nombreuses données. Il est impératif de capitaliser sur ces dernières afin de faire évoluer le business model. L’entreprise est alors en mesure de diversifier son offre, qui ne s’axe plus uniquement autour de la production du produit « brut » :
Passer de la production de masse à la personnalisation de masse
Développer l’offre de service liée au produit : l’introduction de dispositifs comme l’IoT permet au fabriquant d’analyser le produit tout au long de sa vie et de proposer une maintenance prédictive ou des services complémentaires
Vendre son expertise du produit : l’entreprise ayant réussi la mise en place de process très aboutis peut désormais vendre ses conseils à ses pairs
Vendre les solutions développées en interne à d’autres entreprises
Son organisation : la transition numérique d’une entreprise implique l’ensemble des sevices, au-delà de la production. Marketing, comptabilité, ressources humaines, logistique, service après-vente…
Sa culture : la digitalisation de l’entreprise est un changement fort pour les salariés et parties prenantes de l’entreprise. Elle doit être expliquée et rapidement acceptée de tous, sans quoi la transition sera un échec.
Implémentée correctement, la transition digitale représente de belles opportunités et un vecteur de croissance et de compétitivité.
Les avantages de la transformation digitale de l’industrie
Les avantages de la transformation numérique sont nombreux.
Performance : par la mesure, la prédiction de pannes, une meilleure utilisation des matières premières, l’intégration des données… les outils de gestion et de suivi de la production sont désormais indispensables au pilotage efficace de l’entreprise.
Agilité et résilience : le numérique permet d’agir rapidement en cas de crise (détection de la cause, reconfiguration, ajustement du plan d’actions du fournisseur au client final) et de mesurer les impacts de ces changements. Cette réactivité permet également de saisir plus vite les opportunités qui se présentent à l’entreprise !
Décarbonation : non seulement en termes de mesure et d’ajustement des dépenses énergétiques, mais surtout dans une démarche d’écoconception, une production avec des process optimisés et efficients en carbone.
« SKF essaie de contribuer à cette transition pour proposer à ses clients les solutions les plus neutres et efficaces possibles. Il faut pour cela penser à l’écoconception, sur l’ensemble du cycle de vie du produit.
Pour les roulements aéronautiques produits à Valenciennes, nous travaillons sur divers aspects comme le poids et la vitesse, la matière, l’allongement des intervalles de maintenance, le reconditionnement… » Vincent Mégret, Directeur Général de SKF France
Recrutement : la digitalisation rend les usines plus attractives. Car comme le souligne Max Blanchet, « comment attirer de jeunes talents qui connaissent chat GPT et qui arrivent dans une industrie qui en France a un parc machine d’en moyenne 19 ans ? »Elle permet également de palier à la perte de compétences, notamment grâce aux apprentissages de l’IA.
« L’industrie a été fondée sur de l’expérience. Des gens qui avaient 20 ou 30 ans et qui aujourd’hui connaissent les machines par cœur. Comment les remplacer ? Pas par des jeunes qui changent d’entreprise très rapidement. » Max Blanchet, Accenture
Amélioration de l’expérience client : l’optimisation des canaux d’échange, la traçabilité des produits, l’amélioration des process permettent une personnalisation de l’offre dès le choix du produit, un service plus fluide, une information en temps réel…
Création de valeur ajoutée : l’automatisation de certaines tâches répétitive permet à l’employé de gagner du temps pour se consacrer à celles qui représentent plus de valeur.
« On peut par exemple utiliser des cobots pour aider des opérateurs qui sont sur des compétences tendues, tels que les soudeurs, qui plutôt que de passer la moitié du temps à amener des pièces sur leur table de soudage, passeront 80% de leur temps à souder. » Fabien Laleuf, ABB
C’est un facteur différenciant qui impactera directement la productivité de l’entreprise, sa compétitivité et sa capacité d’innovation.
« On ne peut pas réindustrialiser un pays comme la France, avec des activités qui sont produites ailleurs à bas coût, sur des machines amorties. Il faut produire de la valeur ajoutée. » Max Blanchet, Accenture
En effet, dans un contexte de concurrence mondiale de plus en plus fort, les entreprises ne doivent plus capitaliser sur le prix mais sur la qualité de leurs produits et services et leurs atouts différenciants.
« Peut-être demain nous partirons vers une économie de la fonctionnalité* et des prix à la performance, plutôt qu’à la transaction. Qu’est-ce que je vous apporte comme gain d’économie avec mes roulements et payez-moi sur l’économie réalisée plutôt que sur la valeur intrinsèque du coût produit » Vincent Mégret, Directeur Général de SKF France
*L’économie de fonctionnalité est une démarche dans laquelle la notion d’usage du bien vient supplanter celle de sa vente.
Le cas particulier de l’IA
Qui dit transition digitale dit intégration de l’IA.
Aujourd’hui, de nombreuses structures font appel à une intelligence artificielle.
Bien que ces derniers mois aient vu l’apparition et l’adoption massive des IA conversationnelles comme Chat GPT, son application dans l’industrie est bien plus vaste : détection assistée par caméra (à l’image de Buawai), assistants virtuels, maintenance prédictive, internet des objets (IoT)…
Qu’est-ce qu’une IA ?
Selon Philippe Limantour, Directeur Technologie Cybersécurité de Microsoft, l’IA est « un logiciel qui traite des données numériques à partir d’un modèle statistique pré-entraîné. »
La caractéristique principale de l’IA est sa capacité d’apprentissage.
Grâce à elle, la machine est en mesure de percevoir, comprendre, agit et apprendre au fur et à mesure de ses calculs via :
Le machine learning, qui consiste à entraîner les ordinateurs à apprendre comme l’humain afin de réaliser des actions définies
Le deep learning, permettant à la machine d’apprendre sans intervention humaine, en se basant uniquement sur les données
On distingue 3 types d’intelligences artificielles :
Faible (ou étroite) : algorithmes métiers simples, basée sur le machine learning
Forte : IA générative qui apprend et essaie de reproduire la pensée humaine (comme Chat GPT), basé sur le deep learning
Super intelligence artificielle : utopique jusqu’à présente, supérieure à l’homme et pouvant ressentir des émotions
« Nous n’avons jamais eu jusqu’à il y 6 mois de machines qui nous comprenne de cette manière.
Depuis 60 ans, les hommes et femmes ont dû apprendre à utiliser un clavier, une souris… Il faut souvent des mois pour maîtriser un logiciel. Aujourd’hui nous pouvons converser avec lui » Philippe Limantour, Microsoft France
Les enjeux de l’IA
Bien maniée l’intelligence artificielle représente un potentiel incroyable et une grande avancée pour la société, notamment sur les questions d’accessibilité.
Elle permet de simplifier la compréhension (documents complexes, logiciels…) et révolutionne les méthodes et la vitesse d’apprentissage.
« Avant il fallait 6 mois ou an pour maîtriser un logiciel. Aujourd’hui, avec l’IA, nous n’avons plus besoin de ces 6-8 mois de formation. On discute avec le logiciel qui va faire le travail d’interface avec la complexité, qui va simplifier le process. » Philippe Limantour, Microsoft
Elle doit néanmoins relever 2 grands enjeux :
L’éthique et la responsabilitéBien qu’apprenant au fil de l’eau, la machine est à l’origine programmée par l’Homme, dont elle peut être amenée à reproduire les biais.N’ayant pas de conscience à proprement parler, elle peut être amenée à prendre des décisions discriminatoires ou abusives.Dans le cadre de l’entreprise, il est important d’être en mesure d’expliquer le processus de prise de décision, d’avoir des points de contrôle et de corriger les erreurs ou biais potentiels.
La sécurité des données personnelles et confidentiellesL’IA reçoit, analyse et compile une quantité exponentielle de données, parfois sensibles.Il est donc primordial pour les entreprises de stocker ces données dans des endroits sûres utilisant des protocoles de sécurité puissants.
« Il faut 1h12 à un attaquant qui perce les défenses d’une machine pour s’étendre dans le reste de l’ordinateur. Et souvent les entreprises mettent des mois à s’en apercevoir. » Philippe Limantour, Microsoft
La nécessité d’une IA responsable
L’IA prend de plus en plus d’ampleur, tant dans la vie personnelle que professionnelle.
Et ses capacités n’ont pas encore atteint leur apogée.
La plupart des modèles actuels, basés sur le binaire sont très puissants.
Demain, avec l’arrivée du quantique, leur capacité sera multipliée par 30 selon Akim Oural, Ex-Président d’Open Data France.
« A l’époque nous utilisions la technologie comme un support. Avec le quantique, c’est elle qui va nous emmener. Cela demande une régulation aujourd’hui pour éviter de légiférer à postériori. » Akim Oural
Différentes actions peuvent également être mises en place pour contrer les grands risques de l’IA :
L’ouverture du code source des IA et la transparence des données : afin de comprendre comment fonctionne l’algorithme, de s’assurer de leur compatibilité avec la règlementation européenne et française et de garantir la sécurité des informations fournies
Un stockage des données sur le territoire français : afin d’en garantir la sécurité
« Je crois que la data doit être stockée à proximité, sur le territoire, notamment sur le sujet public pour la préserver des attaques » Akim Oural, Ex-Président Open data France
La mise en place de contrôles humains, comme le fait Microsoft à travers « Microsoft research », un groupe composé de différents profils (chercheurs, sociologues, ethnologues…) « qui travaillent à ce que peut être le développement d’un cadre responsable de l’IA, depuis le tout début de l’idée jusqu’à l’exécution ». Philippe Limantour
Le levier le plus important restant l’éducation et la formation.
« L’implémentation de cette nouvelle technologie dans notre société est inéluctable. Alors il faut éduquer. Plus on éduquera les personnes à l’impact de l’IA dans notre société et vie quotidienne, plus on éclairera leur avis et plus on permettra à tout à chacun de ne pas être esclaves des nouvelles technologies » Akim Oural
Pour conclure, la survie des entreprises est désormais corrélée leur capacité de transformation numérique
Nous venons de le voir, la digitalisation de l’industrie est en train de révolutionner la façon dont les entreprises opèrent en France et à travers le monde.
Cette transformation numérique, loin d’être une simple tendance, est devenue une nécessité pour rester compétitif sur le marché.
Les entreprises qui embrassent pleinement cette révolution numérique s’ouvrent les portes d’une nouvelle ère : celle de l’efficacité opérationnelle accrue, l’amélioration de la qualité des produits, la personnalisation des services, et de la réduction des coûts.
Et l’intelligence artificielle (IA) joue un rôle central dans cette transformation.
Elle offre des opportunités inédites permettant d’automatiser des processus, de prendre des décisions basées sur des données précises en temps réel, d’offrir des expériences client exceptionnelles et de laisser aux employés plus de temps pour travailler sur les tâches à valeur ajoutée.
Cependant, cette digitalisation doit se faire dans le cadre de règlementations françaises et européennes solides afin de garantir leur responsabilité, la sécurité des données et la transparence des procédés.
La digitalisation de l’industrie sera coûteuse et va demander une grande flexibilité aux entreprises.
Ces dernières devront s’adapter continuellement aux nouvelles technologies, tendances du marché et attentes changeantes des clients.
Mais celles qui ne le font pas dès aujourd’hui prennent le risque de ne plus exister dans quelques années.
« Le développement de l’industrie 4.0 est une opportunité unique de concilier pleinement la technologie et la transition écologique, au service de la création d’emplois plus qualifiés et de l’amélioration de la compétitivité des entreprises. » Fabien Laleuf, Directeur Général France d’ABB