L’Institut Pasteur de Lille, toujours mobilisé dans la recherche contre la Covid-19
Depuis fin février, les équipes de l’Institut Pasteur de Lille (IPL), sont sur le pied de guerre.
Une task-force inédite, composée de 30 chercheurs aux compétences diverses et complémentaires (virologues, chimistes, pharmacologues, ingénieurs…), travaille sur 4 grands projets de recherche contre la Covid-19 :
- Repositionnement d’une molécule existante : trouver parmi les 2 000 molécules de la bibliothèque de la start-up Apteeus (spécialisée dans le repositionnement de médicaments), celle(s) qui pourrai(en)t répondre à la Covid-19, dans l’attente d’un vaccin
- Recherche d’un vaccin dérivé de celui de la coqueluche, sur une plateforme dédiée de l’IPL ; ce dernier pourrait être administré par voie nasale
- Recherche d’un traitement contre toute la famille des coronavirus, afin d’anticiper d’autres formes / mutations dans le futur (c’est sur ce point que l’hydroxychloroquine montre ses limites, n’ayant pas résisté à des modèles plus complexes)
- Évaluation de l’efficacité du BCG
En plus de ses activités de recherches, l’IPL a également mis en place un drive de dépistage avec Synlab et un service de conseil aux entreprises sur les mesures sanitaires à mettre en place pour une reprise en toute sécurité.
L’IPL identifie une molécule efficace contre le SARS-CoV-2
Lors de l’étude des 2 000 molécules de la bibliothèque d’Apteeus, l’Institut Pasteur de Lille en a identifié une permettant, grâce à son action antivirale, de :
- Réduire la charge virale du malade en prise aux premiers symptômes, permettant d’éviter la contagion
- Contrecarrer les formes graves de la maladie, pris de façon tardive
Il s’agirait, selon l’AEF, du clofoctol.
« Plusieurs molécules avaient été identifiées fin mai, mais il fallait les expérimenter sur des modèles de plus en plus précis pour connaître leur véritable efficacité sur l’homme […]
Le recul sur ce produit est suffisant pour savoir qu’il peut se montrer efficace avec la posologie normale administrée, aussi bien chez l’enfant que chez l’adulte. Et les alertes concernant les effets secondaires sont rares ».
Commercialisé en France de 1978 à 2005, la molécule dispose déjà d’une autorisation de mise sur le marché.
Elle pourrait donc être utilisée rapidement, une fois l’étude clinique réalisée.
La Région Hauts-de-France et LVMH financent les études cliniques
Afin de faire avancer la recherche, la Région hauts-de-France a mobilisé une aide de 780 000 euros.
Cette dernière servira à la première étape des tests cliniques : la recherche sur animaux (grands macaques).
« Notre but est d’épargner au maximum le recours à l’animal en faisant un maximum de tests in vitro », précise Benoît Déprez, Directeur Scientifique à l’INSTITUT Pasteur de Lille.
Mais il manquait encore 5 millions d’euros à l’Institut Pasteur de Lille pour pouvoir lancer et mener à bien l’étude clinique sur l’Homme.
Un montant apporté sous forme de don, par le numéro 1 du luxe, LVMH – qui s’était mobilisé pendant le confinement pour produire du gel hydroalcoolique dans son usine des Hauts-de-France.
« Cinq millions d’euros, c’est la somme nécessaire pour faire un essai chez l’homme en contre placebo et idéalement en double aveugle », explique Benoît Déprez. « Nous espérons pouvoir commencer l’essai clinique dans les prochains mois pour espérer avoir des résultats à la fin du premier trimestre 2021 ».
L’Institut Pasteur de Lille au cœur du 3e pôle santé de France
La Région Hauts-de-France compte 32 000 salariés et 1 100 entreprises dans le secteur de la santé.
Elle s’illustre notamment dans le domaine de la recherche avec plus de 80 laboratoires spécialisés, représentant 4 000 chercheurs des secteurs publics et privés.
L’Institut Pasteur de Lille en est l’illustration concrète.
Bien que de taille modeste, la force de l’IPL réside dans ses équipes aux domaines de compétence variés et complémentaires et disposant d’équipements de très haute technologie.
En savoir plus sur le secteur santé en Hauts-de-France.
Sources : Institut Pasteur de Lille, Sciences et avenir, AEF, Europe 1, 20 minutes